- messeoir
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• v. 1220; de mé- et 2. seoir♦ Littér. Ne pas convenir; n'être pas séant. (Surtout négatif) Cette couleur ne messied pas à votre teint.⇒MESSEOIR, verbe trans. indir.Littér. [Employé surtout à la forme négative et à la 3e pers. du prés., de l'imp., du fut. de l'ind. et du cond. prés.] Ne pas convenir; n'être pas séant. Anton. seoir.— Ne pas messeoir à qqn ou qqc. La couronne Comtale ne messied pas à ce blason (BALZAC, Prince Bohême, 1840, p. 396). La simplicité des vêtements, dit-elle, convient à l'opulence et ne messied pas à la grandeur (NERVAL, Voy. Orient, t. 3, 1851, p. 117). Cette expression ne messeyait point à une dame vêtue pour de si hautes destinées (MONTESQUIOU, Mém., t. 2, 1921, p. 294).— Emploi abs. [Avec ou sans compl. circ.] Un peu de fantaisie ne messied pas en art (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 471). Un peu de discrétion ne messiérait pas (ARNOUX, Roi, 1956, p. 63).♦Rare. [À la forme affirmative] Le menton en l'air à la Mirabeau est une attitude de fierté qui, selon moi, messied généralement (BALZAC, Théor. démarche, 1833, p. 635).Prononc. et Orth.:[
], [
-]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe s. messeänt «(d'une personne) qui n'est pas bien fait, de chétive apparence» (Robert le Diable, 4209 ds T.-L.); début XIIIe s. «être de travers, mal placé, mal conformé» messeöir, messeänt (Vengeance Raguidel, 3178-79, ibid.: Sor lui le chevalier n'ot qui li messëist Ne col ne teste messëant); 2. ca 1200 «mal convenir, ne pas être séant» (CHÂTELAIN DE COUCY, Chans. II, 17, éd. A. Lerond, p. 64); fin XIIIe s. messeänt (St Julien, 2754 ds T.-L.). Dér. de seoir; préf. mes-. Fréq. abs. littér.:19.
messeoir [meswaʀ] v. intr.CONJUG. seoir; inus. aujourd'hui, sauf il messied, messéant. Les formes il messiéra, il messiérait, il messayait étaient en usage au XIXe.ÉTYM. V. 1220; de més-, et seoir.❖♦ Littér. Ne pas convenir; n'être pas séant. || Cette couleur messied à votre âge (Académie). || Ces qualités ne messiéent pas à un haut fonctionnaire (cit. 6).1 Wilfrid (…) contemplait avec une sorte d'ivresse ce tableau plein d'harmonies auquel les nuages de fumée ne messeyaient point.Balzac, Séraphîta, Pl., t. X, p. 488.2 Un vil tombeau messied à de pareils trépas.J. M. de Heredia, les Trophées, Moyen Âge et Renaissance, « Tombeau du conquérant ».3 Poussé par la même règle de race, qui ressemble le moins à un instinct, votre vers perd en pittoresque tout ce qu'il devait perdre, et il serait Racinien, c'est-à-dire le plus beau et le plus difficile de tous à faire, s'il ne vous messeyait de trop détonner.Germain Nouveau, Correspondance, 23 oct. 1889.❖DÉR. Messéant.
Encyclopédie Universelle. 2012.